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Culture Chaoui - Vidéo Chaoui - Musique chaoui - Chanson chaoui

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CULTURE CINÉMA: AVEC AMOR HAKKAR - L’Algérie à Sundance Festival

Publié par video chaoui - musique chaoui - culture chaoui sur 2 Février 2011, 09:38am

Catégories : #* Evènements

l’Algérie à Sundance Festival
29 Janvier 2011 - Page : 19
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En somme, 2011, c’est d’ores et déjà, en quelque sorte, l’Année algérienne en Amérique...

Au départ, un premier jet, histoire de taire son impatience, lorsqu’on est dans ce stand-by infernal que connaît tout cinéaste, lorsqu’il est dans cet entre-deux, avant le premier jour de tournage et donc à la fin (supposée) des tracas bureaucratiques qui accompagnent le financement d’un film... Et Amor Hakkar n’y a pas échappé aussi, tout en empruntant le parcours du combattant pour monter son film La Maison jaune, il s’est mis en tête d’écrire l’argument de ce qu’allait devenir le scénario de ce film qui vient de voir le jour Quelques jours de répit, histoire aussi de surfer sur ce temps du dépit qui guette.
Mais voilà qu’au bout d’une soixantaine de pages, le cinéaste sent qu’il a bouclé son histoire. Alors il décide de l’envoyer à la commission d’aide cinématographique de la Région Franche-Comté, où il réside.
Cette année-là, c’est Pierre Arditi qui était à la tête de la commission de lecture. Et le coup de coeur du comédien français fera le reste: un pécule est attribué à l’enfant des Aurès pour le développement de son projet... Mais le cinéaste choisira d’abord de mettre en boîte La Maison jaune. Il débarque dans les Aurès pour filmer cette belle histoire de deuil familial, sur fond de décennie noire... Banco! Le film fera le tour du monde, ou presque, raflant pas mal de distinctions qui placeront l’Algérie, et plus d’une fois, sur un podium que d’aucuns nous envient toujours et malgré tout...
Et voilà qu’en fin de parcours festivalier, le film atterrit dans un petit festival dans l’Hexagone. Et là, la bonne étoile de Hakkar fait qu’une actrice française, au jury, Marina Vlady, flashe sur cette histoire aurasienne. Et c’est ainsi quelle apprendra aussi l’existence du scénario de Quelques jours de répit. Elle demande à le lire et ne tardera pas à espérer le rôle féminin! Mais comment faire un film avec 120.000 euros, quand la seule location d’une caméra revient à 50.000 euros? Finalement, et au bout de grandes et légitimes hésitations, Amor Hakkar se jettera à l’eau.
Des aides matérielles, infimes, mais combien précieuses, dans ce cas-là, de la part de municipalités accueillant le tournage, permettront de boucler la régie nécessaire, placée, sous le coup de l’austérité généralisée. En plus du coup de pouce décisif du ministère de la Culture algérien.
Pour l’anecdote, la star (car c’en est une) Marina Vlady, quant à elle, n’aura bénéficié, de la part de la production, que d’une seule «faveur», l’octroi d’un... oreiller spécial, pour des raisons de confort orthopédique.
Le second personnage masculin, campé par Samir Guesmi, fera, quant à lui, le grand écart entre Sétif où il faisait partie du casting des Hors-la-loi de Rachid Bouchareb et le Jura français où l’équipe de Sara Films avait installé ses décors pour un tournage dont la durée totale n’aura pas dépassé... 3 semaines! Mais le jeu en valait la chandelle. Car, et au bout du chemin, cette oeuvre a pris l’allure d’une bougie, comme celle qui peut fendre les ténèbres de l’intolérance et de l’obscurantisme. Hakkar prendra, pour ce faire, le risque ultime, celui de camper un des deux personnages masculins (aux côtés de Samir Guesmi).
Et c’est la (bonne) surprise du film! Outre la bouleversante prestation de Marina Vlady qui incarnera le rôle de cette dame vivant dans son isolement et qui se laissera surprendre par une histoire d’amour qu’elle n’avait pas vue venir, avec un de ces deux intellectuels iraniens qui ont décidé de partir au loin vivre leur vie. Loin du pays de Sadeq Hedayat, l’auteur de La Chouette aveugle, ce chef-d’oeuvre de la littérature surréaliste persane!
Et aussi de Shams Tabrizi, ce phare de la pensée soufie, que Rumi a brillamment loué.
Le reste de la fabrication de Quelques jours de répit n’aura été qu’une suite de sueurs froides et d’insomnies pour arriver à ce DVD envoyé l’automne dernier, comme on lancerait une bouteille à la mer, à l’un des plus prestigieux festivals au monde, celui de Sundance, dirigé par un «marginal» d’Hollywood, Robert Redford...
Ce festival qui se déroule dans l’Etat américain de l’Utah (connu aussi pour ses stations de ski) avait déjà révélé, entre autres, des cinéastes comme Jim Jarmush ou Quentin Tarantino.
Et voilà que le premier pays arabe à figurer sur les tablettes de ce festival de référence n’est autre que... l’Algérie! Une opération, qui, en termes de communication, vaudra son pesant d’or. Ce qui équivaut au niveau de l’image à un écran publicitaire sur un network américain! Ce qui n’est pas rien. Et par les temps qui courent, cela n’est pas de refus.
Au contraire! Déjà les premières réactions après les premières projections (cinq au total, la dernière ce soir) sont plus que gratifiantes «a beautiful executed, wonderfully acted, emotionnally moving story», inscrivent les critiques sur le site du festival, qui indique, pour sa part, qu’il s’agit bel et bien d’un film «Algérie-France».
Pour la petite histoire, Marina Vlady (avec sa soeur Odile Versois) a contribué, dans un passé pas très lointain, à écrire une page glorieuse de l’histoire de l’Algérie, en faisant partie du fameux «Réseau Jeanson», celui des «Porteurs de valises», dont le rôle a été déterminant dans la lutte de la Fédération de France du FLN, durant la guerre de Libération. La deuxième soeur de Marina, Olga Poliakoff a, quant à elle, réalisé, avec Yann le Masson, J’ai huit ans, en 1961, dans les camps de réfugiés algériens en Tunisie.
Un film produit par le Comité Maurice Audin, interdit 17 fois en France et qui n’obtint son visa de censure dans le pays de Voltaire et de Lumière qu’en... 1974!
Enfin, et pour en revenir à Quelques jours de répit, de Hakkar, on croit savoir qu’Amnesty International a décidé de parrainer le film de Amor Hakkar dans de nombreux festivals à travers le monde, c’est aussi une façon pour les professionnels de s’habituer au logo de l’Agence Algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) qui, des pentes enneigées de l’Utah, va glisser vers les plages californiennes, pour reprendre des couleurs avant la soirée du 27 février, où Rachid Bouchareb débarquera avec ses «Outlaws», histoire de titiller la fameuse statuette vermeil... Who knows?
En somme, 2011, c’est d’ores et déjà, en quelque sorte, l’Année algérienne en Amérique...

Saïd OULD-KHELIFA

 

Source L'expression.dz

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